La tanière

Projet conçu et construit par David Farge

S’insérer dans son environnement

La première volonté de la Tanière fut de se glisser dans le paysage. Soulever délicatement la première couche de terre pour venir se faufiler dessous, s’y blottir. Son emprise au sol, avec une dimension de 5,5m par 9m, est un simple rectangle d’or. Elle est complètement enterrée sur sa partie Est, semi enterrée au Sud, ouverte vers la forêt côté Ouest et a une discrète porte d’entrée insérée dans la végétation côté Nord. En s’approchant, on ne découvre son existence qu’au dernier moment.

Située dans le Gard, dans un petit coin de garrigues très ensoleillé, la Tanière est autonome en électricité grâce à un parc de panneaux solaires côtoyant le poulailler. Elle est reliée à une veine d’eau potable grâce à un petit forage. Et un modeste système de phytoépuration, couplé à un toilette sèche permet un traitement des eaux sales tout en douceur.

Un refuge créatif

La Tanière s’organise de la sorte :

  • le tout est un plan libre rectangulaire orienté Nord-Sud dans sa longueur.

  • une zone Nord dense et fonctionnelle avec entrée, poêle, cuisine, baignoire.

  • un carré central libre de 4m par 4 dédié au mouvement et à la création.

  • une zone Sud avec lit réhaussé au-dessus de grands tiroirs de rangements et bureauune diagonale circulante permettant d’installer une slackline rodéo pour s’entraîner en hiver.

David, son premier habitant est architecte mais aussi circassien, musicien, écrivain. La Tanière est pour lui un lieu ressource, refuge, où toute sa créativité peut bouillonner et venir se concentrer dans des œuvres pluridisciplinaires. C’est un petit espace conçut avec le soin qu’on donne à la réalisation d’un instrument de musique, il encourage à faire éclore une ribambelle de mélodies.

Pour accueillir la vie

En coupe sa toiture est une courbe qui vient accompagner une butte jusqu’à former une vague. Habiter dans une vague de terre dont le ventre est tout de bois, elle évoque une coque de bateau retournée, posée sur des bibliothèques remplies de livres colorés.

David l’a habité d’abord seul, puis Lia est arrivée avec deux chats, trois poules et deux chiens. L’espace évolue, un deuxième bureau, un poulailler, un nouveau potager. Puis après moult aventures italiennes, un monastère et un orage, deux graines commencent à germer dans le ventre de Lia. David se prend des élans de mésanges qui peaufine le nid. Les rangements se multiplient, un grand miroir trouve sa place, une terrasse et une pergola jaillissent. Puis, c’est l’éclosion, Susanna et Calypso font leur grande entrée dans le monde !

À la fin du premier été des jumelles, la meute a transhumé vers les Pyrénées, sur le plateau de Sault pour d’autres projets de constructions. Aujourd’hui c’est Nathalie, une joueuse de cora québécoise qui fait vibrer l’espace de la Tanière.